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La norme Euro 6
Depuis le 1er octobre 1993, date à laquelle la norme Euro 1 a été adoptée et appliquée dans le monde de l’automobile, plusieurs autres normes se sont succédé. Aujourd’hui, nous en sommes à la norme Euro 6, mise en route depuis 2014, mais ayant subi une légère modification au cours de l’année 2017. Les objectifs de toutes ces normes sont de réduire les émissions de gaz toxiques par les véhicules, notamment les poids lourds. Mais dans quelle proportion et pour quel impact ?
De nouvelles normes en matière de pollution depuis 2014
La norme Euro 6, qui succède donc à l’Euro 5, est une nouvelle restriction en matière de pollution atmosphérique qui limite la quantité de polluants émis par les véhicules poids lourds. Selon cette norme entrée en vigueur en octobre 2014 et appliquée en France depuis le 1er septembre 2015, ce sont essentiellement 4 polluants qui sont visés. Il y a le monoxyde de carbone, l’oxyde d’azote, les hydrocarbures imbrûlés, et les particules. Mais sur cette liste, ce sont surtout l’oxyde d’azote (NOx) et les particules (PM) qui sont les plus visés en raison de leur dangerosité. Les deux sont maintenant réduits à une proportion respective de 80 % et 66 %.
Pour atteindre cet objectif de lutte contre la pollution, la norme Euro 6 met à contribution deux technologies. Il y a, d’un côté, le SCR qui est un convertisseur à réduction catalytique sélective et de l’autre, l’Adblue qui est une solution hydrique contenant de l’urée. Celle-ci permet de transformer le NOx émis par les moteurs diesel en eau et en azote complètement inoffensifs. Selon les résultats obtenus avec cette norme Euro 6, on estime aujourd’hui qu’un seul camion qui fonctionne sans restriction aucune (même pas Euro 0) produirait la quantité de NOx de 36 camions fonctionnant sous la norme Euro 6.
Et ce n’est pas le seul impact qui ressort de l’application de la norme Euro 6. Les experts de la question de la pollution produite par les différents moteurs de camions ont déduit qu’actuellement, un moteur diesel aurait le même niveau de pollution qu’un moteur à essence. Mieux, certains avancent que l’air produit par les moteurs à la norme Euro 6 serait, selon les zones, plus pur que celui des filtres à particules du moteur lui-même. Mais en tout état de cause, les véhicules qui fonctionnent à l’essence ne sont pas réellement concernés par cette norme, tout simplement parce le CO2 n’est pas considéré comme un gaz dangereux pour l’homme. Il n’y a que quand il est respiré en grande quantité qu’il peut être nuisible.
L’impact sur l’entretien des véhicules au diesel
Vu les deux technologies que la norme Euro 6 utilise pour réduire la production de gaz nuisibles, il s’ensuit un impact sur l’entretien des poids lourds qui pourrait conduire à une réorganisation complète de la flotte dans certaines entreprises. Par exemple, il faut, pour une benne basculante, faire le plein du réservoir d’Adblue à chaque 5000 ou 10 000 km. Et comme on le sait déjà, ne pas avoir ce liquide dans le moteur peut empêcher le véhicule de démarrer. En plus des frais de carburant, d’entretien des moteurs, de lavage, il faudra désormais ajouter à la facture les frais d’Adblue dont les prix sont, pour le moins, volatiles actuellement.
Ajoutons que les choses ne s’arrangent pas vraiment avec l’annonce de l’introduction du EGR (recirculation des gaz d'échappement) qui pourra être à la base d’autres types de problèmes qu’il faudra aussi résoudre. Or, pour bénéficier de la norme Euro 6, il faut investir dans un véhicule neuf. Du moins, c’est ce qui est conseillé. Sinon certains usagers, afin de ne pas en arriver à casser leur tirelire, ont trouvé une solution moins coûteuse : une reprogrammation du moteur de leur poids lourd. Mais pour que cela soit faisable, il faut que le camion dispose d’un boîtier électronique. Le coût de cette opération varie entre 500 et 2 500 euros ; elle revient donc fortement moins chère qu’un véhicule flambant neuf.
Par contre, pour les propriétaires de flotte de véhicules poids lourds, l’équation s’annonce moins facile à résoudre. Il est indispensable pour une entreprise d’avoir des véhicules avec des moteurs capables de supporter la longue distance sans émettre le moindre grincement, et sans se retrouver à faire des arrêts régulièrement. Il se pourrait donc que dans un futur proche, certaines sociétés fassent le choix de louer des véhicules afin d’amortir la dépense que pourrait engendrer l’entretien de véhicules fonctionnant à la norme Euro 6.
L’évolution vers la norme Euro 6c
Depuis le scandale de Volkswagen, la norme Euro 6 a subi quelques modifications. Le principal but de cette manœuvre est d’empêcher les fabricants de véhicules de truquer les résultats de cette technologie à leur guise. Par conséquent, depuis 2017, la norme Euro 6c a été introduite pour pallier ce type d’anomalie.